6.5 - Douala- Soulèvement

Publié le par Martine Mawoki

La réquisition de "notre" maison à Ngaoundéré me fait me souvenir d'événements que j'ai occulté.

En avril 1984 la garde républicaine s'est soulevée à Yaoundé faisant de nombreux morts; elle a été réprimé sévèrement par l'armée.


Il serait trop long à expliquer les tenants et aboutissants de cette action. L'histoire actuelle du Cameroun est l'aboutissement d'un long processus. Autrefois colonie partagée des Allemands, des Anglais et des Français, elle a été réunifiée en une Union camerounaise devenue autonome présidée pendant plusieurs décennies par Ahidjo.

En novembre 1982, Ahidjo démissionne - officiellement pour raison de santé - du poste executif en faveur de son premier ministre Biya , mais conserve la présidence de l'union nationale camerounaise

Une transition que l'on pourrait prendre pour parfaite, si ce n'est qu'en 18 juin 1983 M'biya remanie le gouvernement et sort les barons d' Ahidjo pour annoncer en août le complot préparé par Ahidjo en février de la même année.


Ahidjo démissionne alors de la présidence de UNC pour éviter le limogeage.

L'élection présidentielle anticipée en janvier 1984 porte M'Biya à la présidence. S'en suit le procès d' Ahidjo, sa condamnation à mort et sa grâce

Ses biens sont confisqués


Les 6 et 7 avril, la Garde présidentielle se soulève et les combats s'engagent autour du palais présidentiel faisant des morts.


A cette époque nous habitons à Douala. C'est en accompagnant mes enfants à l'école que nous avons reçus les consignes de l'ambassade par l'entremise des enseignants.

Nous devions retourner chez nous et y rester jusqu'à plus amples renseignements. Un détour au supermarché du coin pour acheter des laitages, du riz et des pâtes et nous sommes retournés dans nos maisons avec nos enfants.


Nos maris sont déjà au travail et Douala reste calme. Nous écoutons la radio locale, pour nous tenir au courrant des évenements. Heureusement, le lendemain soir nous avons eu confirmation que tout était fini.

J'ai gradé en souvenir : pas mal de riz et 2 jours un peu tendus.


Publié dans Souvenirs du Cameroun

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